Réveil à 6h et pomponage.
Si le taxi ne m’attend pas comme demandé, c’est rapidement
que le staff de l’hôtel m’en appelle un et que je file vers le lieu du mariage,
qui se reconnait facilement aux décorations en bambou qui encadrent la porte
principale. Un peu impressionnée je rentre à petits pas, attendant que
quelqu’un me demande quelque chose, et suis guidée sans question par des hommes
et femmes tout sourire jusqu’au cœur de la cour de la maison, toute parée de
guirlandes et d’offrandes pour l’occasion. J’y découvre deux adorables poupées,
habillées et fardées en danseuses de legong à qui je peux enfin dire que je
suis invitée par Mita. C’est justement la sœur
de l’une d’elles et, finissant de se faire maquiller, elle me rejoint
rapidement et me mets à l’aise.
Son père, sa mère viennent se présenter à moi et me remercier d’être venue, on me demande si j’ai soif, faim, on me dit de me balader à mon aise, de faire comme chez moi… tout le monde me sourit, partout, et je provoque même une franche animation dans le groupe de femmes qui s’installe pour jouer du gamelan dans la première cour. Ce n’est apparemment pas la première fois que Mita prend la liberté d’inviter des étrangers aux cérémonies de sa famille, car il lui tient à cœur de partager sa culture, et personne ne semble se demander ce que je fais là, à part moi.
Je commence donc à mitrailler soigneusement, quand le témoin de ma batterie se met à clignoter.
Non… ? Si. Décidément, je crois que je suis maudite par l’appareil photo, et par ma confiance en ma batterie…
Non… ? Si. Décidément, je crois que je suis maudite par l’appareil photo, et par ma confiance en ma batterie…
Installée dans un coin, j’essaye de me faire toute petite et de ne déranger personne durant les préparatifs, mais on m’engage au contraire à aller voir, à fureter, à me rapprocher. La première cérémonie est donc celle du limage des dents. Deux par deux, un garçon et une fille, habillés comme des princes, les jeunes de la maison (Mita, sa sœur, son frère, leurs cousins…) sont amenés en procession vers l’esplanade centrale sur laquelle est dressé un lit immense où on les couche, les calant avec des coussins et les recouvrant de riches étoffes. On s'affaire autour d'eux, on les touche, les soutien, les réconforte.
Arrive Florian, un français, couchsurfer comme moi et tout comme moi invité à assister à la journée, et nous passerons le reste du temps ensemble, à goûter le buffet qui s’ouvre d’un seul coup, sans qu’on comprenne bien pourquoi, ou à essayer de comprendre la représentation d’opéra balinais qui est donnée pour les mariés. La vraie cérémonie de mariage a en fait eu lieu hier, et aujourd’hui il n’y a qu’une prière, et cette sorte de spectacle.
Alors que l'heure tourne, les garçons commencent à se débarasser de leurs couronnes, et les filles à peiner sous leurs lourdes coiffes dorées. Mais impossible pour elles de s'en défaire si facilement. Je suis invitée à les assister pour s’en débarrasser. Car le lourd diadème et les dizaines d’épingles garnies de fleurs métalliques sont piqués directement dans leurs chignons. Les accessoires viennent peu à peu s’empiler dans d’immenses boîtes en plastique, tandis que nous officions sous le regard des photos de familles qu’ils ont manifestement été faire chez le photographe : fond affreux de rigueur et pause compassée de toute la famille. Florian et moi interrogeons Mita qui nous confirme que les costumes sont loués, et est aussi admirative que nous de la profusion de décorations, « toutes faites à la main ! » souligne-t-elle. Quant aux immenses panneaux en polystyrène souhaitant les meilleurs vœux aux jeunes mariés, ils seront remportés par les fleuristes qui les ont fournis. J’ai eu un instant peur qu’ils soient obligés de les accrocher chez eux !
Les parents de Paraminata |
C’est sur de francs merci et au revoir que je prends congé
de mes hôtes, encore toute ébahie d'avoir été accueillie et intégrée à la fête de façon si naturelle et même remerciée pour cela.
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