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Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

lundi 8 octobre 2012

Road trip, jour 3


Au réveil, Dion m’apprend qu’il doit rentrer à Kuta en fin d’après-midi, pour voir son oncle qui vit à l’étranger. 
Voilà qui bouleverse un peu le semblant de plan que j’avais et met un terme brutal à notre road trip. Mais il nous reste toute la journée, que nous employons à aller jusqu’à Tirtagganga en passant par Candidasa, où j’espérais m’arrêter une nuit. Avant toute chose, Dion m’emmène de lui-même à Tenganan, un village dit Bali-aga, c’est-à-dire balinais de pure souche, non « contaminé » par les influences indo-javanaises. 
On paye un droit d’entrée libre, qui est ensuite redistribué aux habitants du village, enclos de murs pour préserver l’intimité de leurs traditions séculaires. Pour ce qui est de la journée, le touriste est admis partout, jusque dans l’intérieur des maisons où sont proposées des vanneries, des instruments de musique traditionnels, dont quelque chose qui ressemble fortement à une guimbarde et que j’achèterais volontiers pour Julien si je rentrais en France ensuite. On y trouve aussi des petits stands de vente de calendriers et dessins gravés et encrés au noir de noix de macadamia brûlée, ce qui permet une palette restreinte mais harmonieuse de dégradés de noirs et bruns. Faits pour être repliés entre deux plaquettes d’écorce, ces calendriers ne prennent vraiment que très peu de place, mais encore une fois, j’essaye de garder mon sac dans l’état où il est, et même plutôt de voir comment me débarrasser de certains objets plutôt que d’en accumuler d’autres. 
Enfin, la spécialité du village, ce sont ses coqs teints de couleur vive.  
Non, je plaisante. Si les villageois font effectivement des combats de coqs, et les teignent en vert, rose, orange ou jaune fluo pour mieux les distinguer lors du combat, la spécialité de l’endroit, c’est le double ikat. Comme me l’explique gentiment un villageois qui est dans le tissage depuis des générations, le double ikat consiste en un tissage dont les fils de trame et de chaîne sont teints au préalable selon le motif que l’on veut obtenir. Pour réserver des zones sans couleur, des fibres de palme sont utilisées pour faire un nœud autour de l’écheveau, et empêcher la couleur de pénétrer. Et pour ce qui est des coloris, ils sont obtenus à partir de tout un tas d’éléments naturels : feuilles, écorces, graines, poudre de pierre… L’explication est passionnante, et, encore une fois, si j’avais un canapé sur lequel déposer l’un de ces tissus dont il m’explique qu’ils ont été faits par sa grand-mère… J’apprendrais plus tard que le double ikat est considéré comme sacré et qu’il n’est pas vendu aux touristes, que ce ne sont que des copies effectuées pour ressembler à du vieux, mais le petit moment d’explication ne perd pas pour autant de son charme.





On se dirige ensuite vers le village de Tirtagganga même, avec une pause pour admirer les rizières, pour trouver le water palace. Pas si simple, car il n’est indiqué nulle part et les locaux ne voient pas de quoi on parle. Finalement, c’est en repérant un restaurant qui est situé pile en face selon le Petit Futé que nous mettons la main sur l’endroit. Et quelle splendeur ! Les photos parleront mieux que moi de ces bassins entourés d’une végétation luxuriante et parfaitement arrangée. Il y a un hôtel dans la propriété, et même si le prix doit être prohibitif, la quiétude et la beauté du lieu le justifient très certainement.










 
L’heure tourne et la dernière étape à laquelle j’ai droit avant que Dion file sur Kuta, c’est d’aller jusqu’au Pura Lempuyang. Il s’agit en fait d’un complexe de 6 temples étagés dans la montagne, dont nous ne verrons que le premier, et encore avec difficulté car la route est raide et je dois plus d’une fois marcher à côté de la mob’ qui n’arrive pas à nous hisser tous les deux. Mais ça vaut définitivement le coup quand on arrive au temple du bas, dont la haute porte fendue donne directement sur le volcan du Mt Agung. Si la cour du temple en lui-même n’est pas exceptionnelle, le triple escalier en forme de serpents qui y mène est à couper le souffle, surtout dans cette pierre très blanche que je n’ai vu nulle part ailleurs.





Le retour à l’hôtel de Padang Bay est long. Beaucoup plus long que je ne pensais. J’ai la tête qui dodeline, mal aux fesses, et je me dis que Dion doit encore se faire 2 heures de route après ça. Dès notre arrivée il s’écrase d’ailleurs sur son lit, pour une sieste bien nécessaire. Et puis c’est fini, je le règle, lui donne un pourboire, et il file, en me disant de ne pas hésiter à l’appeler si j’ai besoin d’aide. Après 3 jours et demi plein à partager mes repas, mes chambres et mes découvertes, me retrouver seule est un peu étrange.

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