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Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

lundi 8 octobre 2012

Roadtrip jour 2



Réveil à 3 heures du mat’ par le mec de l’hôtel qui tambourine à la porte. On saute dans nos fringues et on sort pour prendre le thé prévu  et attendre la voiture qui doit venir nous chercher. Le ciel est magnifique et j’aperçois même Orion et les Pléïades, comme à la maison. Il me semble aussi voir Cassiopée, mais je n’en suis pas certaine. Au final, pas de thé, et on nous dit de prendre la mob’ avec laquelle on suit bien passivement le gars jusqu’au parking de départ des treks. Là il nous remet entre les mains de notre guide, qui enfourche également sa mob’ et commence à grimper le sentier de randonnée. Dion et moi on se regarde en se demandant à quoi tout ça correspond au juste. On nous avait dit qu’une voiture viendrait nous chercher et qu’on rejoindrait deux autres personnes, que c’était même pour ça que j’étais obligée de prendre le grand tour, parce qu’eux l’avaient choisi et qu’il fallait constituer des groupes… Ça monte raide et clairement la mob’ de Dion peut pas suivre. Je finis par descendre en marche, (vu qu’on est presque à l’arrêt), furieuse et dit au guide qu’on arrête là. « Tu aimes pas la moto ? » qu’il me demande. Heu, c’est pas le problème mais au cas où tu aurais pas remarqué (manifestement, il n’a pas remarqué) on va pas y arriver là, donc on va y aller à pied, comme tous les autres clampins. Car des clampins il y en a. Des centaines de touristes avec leurs lampes frontales. Ca on ne risquait pas de se perdre, c’est sur que la présence d’un guide était IN-DIS-PEN-SABLE.  Je suis fumasse et ça ne s’arrange pas quand je me rend compte qu’il ne m’adresse pas la parole et ne parle qu’avec Dion. Donc moi je peux galérer ou mourir de froid/ de soif, il s’en fout le guide. Heureusement la montée se fait bien, c’est un peu raide mais pas si difficile.
D’autant que c’est très court. A l’arrivée là-haut, nouvelle surprise : le petit déjeuner compris dans le prix du « trek » ne comprend pas le thé ou le café, qu’on doit payer, et moi je suis évidemment partie sans rien prendre, puisqu’on nous avait dit que c’était inclut. Toujours pas trace des autres touristes qu’on devait rejoindre, il n’y avait donc aucune raison que je prenne le grand tour et j’aurais pu payer juste pour la montée. Bref, l’humeur ne s’arrange pas. Mais le soleil se montre bientôt, et ça change pas mal les choses. Bon. C’est beau quand même ici. 

Oh et puis tiens, maintenant que le soleil est levé et qu’on fait un tour près des autres cratères (ben ouais, j’ai signé pour le grand tour hein…) le guide m’adresse un peu la parole, dans un anglais hésitant, pour me donner quelques infos sur le volcan, et sur les touristes malheureux qui sont morts en faisant les andouilles dans le coin. Sympa. Je comprends en tout cas que c’est en partie pour ça qu’ils imposent un guide, car s’il arrive un accident, ils ont la responsabilité du volcan, qui est sacré (nooonn ???) et ils doivent descendre chercher le corps. Heu, oui enfin vu qu’il est jamais à côté de moi, si je me casse la gueule je doute qu’il soit en mesure de me rattraper hein. Mais bon. Le « grand » tour n’est pas particulièrement intéressant, on va voir le nouveau cratère etc, mais on ne monte même pas au sommet, là d’où on est censé voir jusqu’à la mer, parce que c’est pas dans le trajet prévu et que vu qu’on a laissé la mob’ en route et pas sur le parking, il faut redescendre par le même itinéraire. GRUMPH. Décidemment.









Arrivés en bas le guide me dit à peine au revoir (mais se fait prendre en photo avec Dion…) et on rentre en mob’ à l’hôtel, où le gars qui m’a vendu le trek n’est miraculeusement pas là. Moi qui avais bien l’intention de l’engueuler et de faire un scandale, j’en suis pour mes frais. On avait caressé l’idée d’aller ensuite aux sources chaudes, mais les photos aperçues hier m’ont montré qu’il s’agit simplement d’une bête piscine, mais remplie d’eau rendue chaude par le volcan… cheap, alors on bouge sur Besakih. Heureusement, le mec de la réception nous aide gentiment à remonter la côte inouïe que nous avons descendue hier, en me prenant en croupe sur son scooter pendant que Dion remonte péniblement mon sac sur le sien. La montée est presque plus flippante que la descente. 
 Sur le chemin, on se fait arrêter par une femme qui se jette en travers de la route et nous demande si nous aller bien à Besakih. Heu… oui ? Elle commence alors à nous bénir, à bénir la mob’, à placer des offrandes dessus, car il y a une cérémonie au temple, à nous déposer du riz sur le front et la gorge (tiens, celui-là colle). Je trouve ça relativement sympa et folklorique, même si je me doute bien qu’une donation est attendue. En fait, elle n’est pas attendue mais exigée, pour les fleurs soit disant, et le montant est même précisé : 40 000 roupies. Heu… mais c’est-à-dire qu’on mange pour deux à ce prix-là. Oui. Sauf que la petite bonne femme est  toujours entre la route et nous, et moi je suis bêtement descendue de moto. Je lui lâche donc un billet de 50 000 en grimaçant, et comme elle n’a pas la monnaie, évidemment, elle me remercie. J’ai l’impression que c’est ma journée pigeon…
Notre fidele mob, toute couverte d'offrandes
Et l’impression ne s’arrange pas en arrivant à Besakih, où je me fais sauter dessus par deux mégères qui me mettent presque de force dans la main les offrandes qu’elles veulent à tout prix me vendre « Parce qu’il y a une cérémonie dans le temple aujourd’hui ». Mais tu m’emmerdes ! Il y a tout le temps des cérémonies ici, alors non j’en veux pas de tes offrandes. Scrogneugneuuuuuuu. Je deviens rien moins que sympa et elles lâchent prise de mauvaise grâce, tandis que je me drape en grommelant dans mon sarong. Evidemment, arrivée à l’entrée on me « propose » un guide. Oh oui bien sur que je peux y aller sans, mais je ne saurais pas où j’ai le droit ou pas le droit d’aller, et si j’ai le droit de prendre des photos, et puis je n’aurais pas d’explications… Evidemment… Mais le responsable des guides est conciliant et voit bien que je suis à la fois perdue et énervée, il m’explique donc que je peux donner ce qui est dans mes moyens, et que j’aurais tout de même un guide, quel que soit le montant. Je ne sais plus combien je laisse, mais je sais que c’est peu. Et effectivement, un guide, charmant au demeurant, me prend en charge et commence par me complimenter sur le fait que je porte le costume traditionnel complet (« ben oui, on m’avait dit qu’il y avait une cérémonie alors euhh… »). Au final, je ne regrette pas d’avoir sacrifié à l’obligation du guide, parce qu’il m’emmène en effet dans des coins que je n’aurais pas trouvé toute seule, et où je suis d’ailleurs la seule touriste, et me fait même une petite démonstration de gamelan pour moi seule. Et puis j’y gagne de nombreuses photos « moi devant le temple truc ; moi devant le temple bidule » dont voici un petit échantillon.















On repique ensuite vers Klungkung et Tirtagganga, où j’ai dit à Dion que je voulais passer la nuit, et on passe dans un superbe paysage de rizières avant de s’arrêter en bord de route pour gouter un Durian. C’est Dion qui régale, et je m’efforce dont de surmonter l’odeur (atroce), la texture (gluante) et le gout (étrange). Au final, ce n’est pas si pire, c’est même presque pas mal, dans le genre asperge très sucrée. Et ça reste en bouche. Longtemps. Je ne suis pas si sûre que j’aime ça, mais Dion adore et il en mange bien les 2/3. 

On ne s’est encore une fois pas compris sur la route à prendre, et, la fatigue aidant, Dion me dit que clairement, il n’ira pas jusqu’à Tirtagganga. C’est vrai qu’on s’est levés à 3h, et que lui il conduit. Alors, sur la promesse qu’on repassera de toute façon par Klungkung pour rentrer sur Sanur dans deux jours, cap sur Padang Bay, petit port de pêche et de départ de ferries qui a l’air bien sympathique. On s’y trouve un hôtel pas cher avec accès internet, et on s’y écroule pour une bonne sieste, dans une immense chambre twin avec salle de bain extérieure. Oui. Dehors. Mais avec un mur pour préserver notre intimité tout de même. J’adore le concept !


Plus tard, on va se balader au bord de mer, repérant le petit warung où on mangera ce soir, et jusqu’au blue lagoon, une minuscule crique où se niche un café avec des transats en bambous, fermé à l’heure où nous arrivons. Il ne reste plus sur la plage de sable blanc que deux jeunes balinais qui jouent dans les vagues. L’endroit n’a pas volé son nom. L’eau est couleur de menthe glaciale, et on s’étonne même qu’elle soit si chaude autour des chevilles. 



Petit repas de poisson puis un verre dans un bar complètement psychédélique tenu par des hollandais, et puis au dodo, de nouveau.

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