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Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

dimanche 14 octobre 2012

Rentrer sur la terre ferme

Après plusieurs jours passés sur ou près de l'eau, ou sur des structures souples en bambou, j'ai l'impression étrange de tanguer doucement, en permanence.
Julie et moi nous avons négocié notre transport en fastboat au prix affiché pour les ferries, mais au final, avec le retard au départ et les arrêts sur les autres Gilis et à Lombok pour récupérer les passagers, on aura mis presque autant de temps qu'en ferry. Sauf que, comme le fait remarquer Julie, c'est moins confortable, on se fait tremper jusqu'aux os par les embruns, et on a bien plus envie de vomir. En l’occurrence  pas moi. J'ai l'impression que mon mal des transports s'estompe. Mince, est-ce que ça veut dire que je deviens une adulte??
On a retrouvé Catherine sur le bateau et c'est grâce à elle que j'ai appris que je pouvais me faire directement déposer à Jimbaran, sans devoir repasser par Kuta pour prendre un taxi. Arrivée à Jimbaran et malgré le guide qui m'annonce qu'il est difficile d'y trouver un logement, je cherche par moi-même, fini par me paumer dans des ruelles, où une famille hilare pousse une de ses membres à me trimbaler sur son scooter avec mes gros sacs jusqu'à une guesthouse toute proche, qui devrait être dans mes prix. Elle est encore trop chère mais je suis crevée et je dois avoir l'air tellement désespéré plantée là au milieu de la cour avec mes gros sacs à regarder bêtement dans le vide à demander s'il n'y a pas quelque chose de moins bien mais moins cher plus loin que la propriétaire fini par me baisser le prix de presque 100000 roupies. J'écope donc d'une grande chambre moderne avec douche chaude, air conditionné, lit hyper confortable, frigo, télé, wifi... pour 175 000 roupies.
Si j'ai choisi Jimbaran pour ma dernière soirée, c'est pour manger du poisson sur la plage. Au soleil couchant j'arpente la rue de bord de mer, essayant de trouver un restaurant où je pourrais manger du homard ou une langouste pour pas trop cher. La bonne blague dans ce coin hyper touristique. Plusieurs serveurs me proposent des réductions mais je me dirige vers le Ganesha où j'avais passé une si bonne soirée en compagnie d'Opa et de son amie. Là, le serveur à l'entrée me propose un étrange deal : un petit homard, des crevettes et des sortes de grosses coques, tout ça à un prix bien inférieur à ce qui devrait m'être facturé. Je n'ai qu'à venir le chercher quand j'ai fini, et il viendra avec moi à la caisse.
Ça sent un peu l'embrouille mais bon, comme ça je vais pouvoir goûter le homard.
 Les crevettes sont décevantes, les coques aussi, bien moins bonnes que la dernière fois, et je commence à me dire que je me suis fait avoir. J'ai gardé le homard pour la fin, c'est la première fois que j'en mange. Et l'expérience vaut le coup! C'est ferme, c'est parfumé, c'est délicieux! A la lumière de ma bougie, cachée par l'obscurité de la nuit, j'y mets les doigts et les dents, et suce jusqu'à la dernière parcelle de chair de crustacé...
J'étais aussi revenue pour le groupe de musique qui m'avait tant fait rire avec leurs reprises très personnelles de grands standards de la pop internationale.
Mais s'il y a bien un groupe ce soir, ce n'est pas la même que ma dernière fois, et il est bien moins bon. Il finit d'ailleurs par laisser place à une démonstration cheap de dance legong, des jeunes filles à peines costumées dansant au son d'un gamelan enregistré. J'ai l'impression d'être à Djerba, lorsque nous avions avec les parents assisté à un dîner avec démonstration de bellydance à paillette. Même sentiment de fausseté, d'attraction touristique tape à l'oeil et dépouillée de son authenticité. Alors je ne m'attarde pas et rejoint le serveur qui m'a proposé le deal. Il me demande en fait de le payer directement, de la main à la main, et je sens l'embrouille encore plus grosse. Donc en fait il vole son employeur.... très biiieennnnn. En même temps, j'ai déjà mangé, je peux difficilement refuser, parce que s'il me fait passer à la caisse avec le vrai prix de mon repas, qui se monte déjà à 400 000 roupies (35€ en gros), je n'aurais clairement pas les moyens de payer... Hyper mal à l'aise, je paye donc, et rentre à mon hôtel en me disant que demain je n'ai pas intérêt à revenir me balader par là.

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