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Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

mercredi 3 octobre 2012

Ubud, jour 2


Il semblerait que j’ai perdu l’intégralité des photos de cette journée. 
Une fausse manip de copie liée à Picasa probablement. La frustration est grande car cette journée a été riche en beauté, et les photos que j’en ai fait son probablement mes plus belles. Mais les souvenirs restent tout de même dans ma tête.
Ce jour-là, je suis allée me balader dans les rizières autour d’Ubud. Un arrêt au Lotus Café tout d’abord, pour contempler le magnifique bassin aux nénuphars qui s’étend devant le Puri Saraswati, et c’est parti pour une bonne ballade. Suivant les conseils d’un couple de français qui petit déjeunait près de moi ce matin à la guesthouse, je me dirige vers la rivière et ses ponts suspendus, afin de traverser à gué pour récupérer les escaliers qui mènent au temple et au début de la promenade (environ 6 kilomètres). Mais arrivée au gué, une surprise m’attend. Sur la grosse pierre ronde qui permet de traverser à pied sec, se tient une petite cérémonie domestique. Une femme en blanc la mène, et ses quelques ouailles sont tout à leurs offrandes et prières. Pas question de passer par là. Je rebrousse donc chemin et traverse la cour d’une école toute proche pour récupérer mon itinéraire.

Le soleil cogne dur et je sue à grande eau dans la chaleur humide qui monte des palmeraies qui bordent la rivière. Le long de son cours, des villas et hôtels luxueux s’étagent dans une verdure luxuriante, étalant leurs piscines et terrasses déportées jusqu’à l’extrême bord de la vallée. Il ne doit pas faire mauvais se payer des vacances de riches dans ces endroits paradisiaques. En attendant, moi je marché sous le cagnard, en grignotant des gateaux veggies et raw (sans cuisson) achetés la veille dans un magasin hyper branché. Le contraste est frappant entre cette nature vierge, les quelques villages qu’on y croise, et la branchitude soigneusement polissée et occidentalisée d’Ubud. Le petit village charmant que me décrivait papa a été bien modelé pour complaire aux touristes. Boutiques de fringues et restaurants bio/végétariens, galeries d’art, on se croirait plus à San Fransisco qu’en Indonésie à certains moments.

J’ai dû me perdre à un moment, et mon guide ne m’est d’aucune aide. Si l’itinéraire de balade dans les rizières est censé faire 6 kilomètres, cela fait bien plus longtemps que je marche. Pire, je me retrouve coincée sur une route assez passante, et sans espoir de trouver de chemin parallèle pour éviter de m’y faire klaxonner à tout bout de champ par scooters et camions. Les rizières sont loin et me voici de nouveau dans une forêt type jungle, que j’arpente durant de longs kilomètres, demandant mon chemin de loin en loin. J’y gagne la découverte des villages environnant, et l’arrivée par la JL Raya Sangginan, que j’envisageais justement d’arpenter. J’y trouve notamment un petit warung spécialisé dans les grillades, naughty nick où je commande un riz aux légumes tellement riche en gout que je n’arrive pas à en avaler plus de la moitié. C’est délicieux, mais simplement trop puissant, sans pour autant être épicé. Pour une fois qu’il n’y a pas de chili… en tout cas je commence à croire que je ne me ferais pas à la nourriture asiatique, même si je souffre moins ici qu’au Népal.

Juste en face de ma halte déjeunatoire, le Nekka museum, référence de la peinture balinaise. Très bien organisé l’édifice se constitue d’un jardin où plusieurs pavillons qui se succèdent et montrent la peinture balinaise telle qu’elle était à son origine (visages de profil, formes et costumes très stylisés, absence de perspective…), puis l’influence des peintres occidentaux venus s’installer dans la région, et décortique les changements survenus. Dans la peinture balinaise moderne, de nombreux styles semblent se côtoyer et certains tableaux me touchent vraiment énormément. Une bonne introduction à la peinture balinaise disait mon guide. Je veux bien le croire. Un des derniers pavillons renferme une collection de photos noir et blanc montrant la vie quotidienne balinaise au milieu du siècle dernier et les performances et entrainements d’un de leurs danseurs stars de Kacak et legong. Passionnant. C’est d’ailleurs le choix que j’ai fait pour ce soir, aller voir un spectacle de legong, au palais royal.

Mais il me reste encore de longs kilomètres avant d'arriver au centre ville. Sur le chemin, je croise un immense squat d'art contemporain, de charmantes rues adjacentes où je cherche en vain à me faire masser, car tous les salons sont plein, pour finalement échouer près de la rue principale pour un soin complet (massage d'1h+ gommage, bain aux fleurs et soin du visage). Si le massage est divin, je ne me sens pas plus douce du gommage, bien que je doute qu'il me reste une seule peau morte sur le corps. Attendant que la pièce soit nettoyée pour recevoir mon soin du visage, je m'amuse avec les pétales dans la baignoire, me sentant un peu nouille tout de même. Quant au soin du visage, c'est frais, à l'aloe vera, mais je ne vois pas de modifications drastique sur ma peau. Enfin, j'aurais essayé.

Pour cause de cérémonie au palais, la représentation est déplacée sur l’esplanade de danse adjacente. Ce second spectacle est rythmé cette fois par les tambours traditionnels et l’ensemble percussif de gamelans. Baignés de lumière, les musiciens et danseurs sont magnifiques, et les photos aussi. Certaines sont presque mystiques, baignées de la lumière des bougies, empruntes de spiritualité...
Grrrrr. 
Pourquoi a-t-il justement fallu que je supprime celles-ci ??? 
Enfin… La représentation finie je me précipite à mon homestay pour manger, car l’un des habitants m’a proposé de m’emmener vers 10h voir les cérémonies de son temple, qui pour le coup seront de vraies transes et de vraies danses, et non pas des représentations touristiques comme ce que je viens de voir. 
Mais une fois mon (délicieux) poisson englouti, impossible de mettre la main sur lui. Je n’ai évidemment pas pensé à demander son prénom et hors les deux jeunes gens qui servent encore au restaurant, personne dans la cour de la maison familiale. 
La fatigue me prenant, je laisse tomber, et file me coucher, non sans m’agacer d’entendre, tout près mais impossible à localiser, le son des gamelans d’une cérémonie au temple.
Levant la tête au ciel, je m'aperçois qu'ici, la lune est comme moi, elle a la tête en bas.

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