Qui êtes-vous ?

Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

dimanche 14 octobre 2012

Départ raté, puis départ, tout de même

Aujourd'hui, ce n'est pas mon jour.
Une photo de l'enseigne, à défaut de l'intérieur
Mon avion ne pars qu'à 14h et j'avais envie de retourner au restaurant Balique, histoire d'en prendre de vraies photos et de profiter de leur superbe cadre. Et je voulais trouver un endroit pour changer un peu de ce qui me reste comme euros car toutes mes roupies sont passées dans le homard et que je n'ai pas de quoi payer le taxi et la laverie. Par chance, il y a un bureau de change officiel juste à côté de Balique, que je mets une bonne demi-heure à atteindre à pied. Mais. Il est 9h, et il n'y a pas signe de vie. Une passante m'indique que ça n'ouvrira probablement pas avant 10h30, et je voudrais prendre le taxi à 11h... Comme ça sent le roussi et que je n'ai pas vu d'autres bureaux de change, je tire de l'argent, tant pis pour la commission, et me rentre à l'hôtel. En croisant pas moins de 5 bureaux de change que je n'avais pas vus à l'aller.

Comme UN échec ne me décourage pas, lorsque je fais mon check-out et que le garçon d'hôtel me propose d'appeler un taxi, sachant que l'appel est payant, je lui répond gentiment que je vais trouver seule, après tout j'ai vu pleins de taxis libres quand je marchais tout à l'heure en direction du restau. Oui mais ça c'était à 9h, pas à 11. Parce que là, des taxis, il y en a un qui passe toutes les 10 minutes, et il est pris. Une demi-heure à chercher, changer de rue, demander, et je finis par rentrer à l'hôtel en stress en leur disant que finalement, voilàààà, s'ils pouvaient m'appeler un taxi ce serait gentil parce que je suis déjà à la bourre...
Aéroport enfin, où j'apprend que j'aurais du payer un supplément au moment où j'ai pris mon billet pour le fait que j'avais un bagage en soute. Lorsque l'employé me demande si je veux tout de même enregistrer mon gros sac qui gît là sur la balance, j'ai un vieux sourire désabusé. Ben non hein, il y a toutes mes fringues et toute ma vie pour 1 an dedans, je vais le laisser là. Ça fera donc 48 dollars. Américains . Non je ne peux pas payer en euros, mais je peux les échanger. Contre des dollars. Et puis avec la fritaille qu'il me reste en roupies, ça fait tout juste 51 dollars, j'ai de la chance. Heu. Oui. De la chance oui... Super. Bon, et ben voilà, je suis à l'aéroport avec... 3 dollars, plus de roupies, et je n'ai pas petit déjeuner. Je dépense donc mes précieux dollars dans un mauvais paquet de chips et vais attendre mon avion en salle d'embarquement.

Avion qui n'arrive pas. On devait partir à 14h15, puis on nous dit 16h, puis 18h. Ça s'affole, certaines personnes ont des correspondances, les informations sont distillées au compte-goutte (ou peut-être devrais-je dire au pied de biche, car le seul moyen de savoir ce qui se passe est d'aller demander au personnel, qui est lui-même dans le brouillard, car aucune annonce ne sera faite, à aucun moment)... Bon. Pas de quoi s'affoler pour moi, j'ai 2 jours de transit à singapour, pas de guesthouse réservée, tranquille. Je me rapproche tout de même d'un couple de français en âge d'être mes parents, histoire de partager les quelques bribes de compréhension qu'on a de la situation. Puis la dernière info tombe : il s'agit d'un problème de moteur, et le temps qu'il soit réparé il fera nuit, or Jetstar n'a pas le droit de décoller de nuit. Ca c'est formidable non? Une compagnie qui n'a pas le droit de décoller de nuit. On s'affole encore autour de moi, ça crie, ça demande des explications, des garanties sur comment on va faire pour cette nuit.
Et d'un seul coup tout se débloque. On est conduits dans une autre partie de l'aéroport où on nous donne à boire et à manger, puis on récupère nos bagages et on monte dans des cars qui nous débarquent 40 minutes plus tard dans un hôtel luxueux de Kuta, assez grand pour nous accueillir tous, avec piscine, spa, repas gratuit le soir, chambre individuelle pour tous et trajet inclus le lendemain à 4h (car nous devons décoller à 6h30). Assez incroyable comme on est passés d'une situation où l'impression générale était qu'ils n'avaient jamais eu à gérer ce genre de chose à une prise en charge parfaite et totale.

MA chambre. J'en ai gloussé d'incrédulité en y arrivant.

D'autant que c'est bien plus chic que tout ce que j'ai vu durant ces 3 dernières semaines.
Je rejoins le couple de français pour le repas et rigole sous cape de la rapidité à laquelle ils sont passés de "c'est intolérable, on ne va pas dormir dans l'aéroport tout de même!" à "Bon, c'est pas mal géré, mais on a même pas de fenêtre dans notre chambre, ça va que ce n'est que pour une nuit. Et puis bon, le buffet là c'est pas mal, mais je suis sur que le vrai menu est meilleurs. En plus la bière est payante!". Moi je suis là, aux anges de manger et dormir gratuitement, à opiner de la tête en regarnissant pour la troisième fois mon assiette de salade.
Réveil à 3h, par le téléphone qui sonne dans toutes les chambres. Une douche, chaude, et je suis en bas avec les autres, à prendre ma breakfastbox, et à m'approcher du couple de français qui recommence à grommeler. Levé trop tôt, et le petit dèj' est pas terrible (oui bon, c'est vrai, mais bon...) et gnagnagnaaa. Je m'éloigne doucement vers deux australiens d'une soixantaine d'années qui, eux, ont la banane, et se foutent de ceux qui ont la tête dans le pâté. C'est comme ça que je rencontre Franck, qui fait de l'import export, est de Brisbane, mais reviendra vivre sur une des petites îles indonésiennes quand il se mettra à la retraite, bientôt, et qui ne voit vraiment pas de quoi on peut se plaindre ce matin. On est sur la même longueur d'onde, et on reste ensemble jusqu'à l'entrée dans l'avion.
Ensuite tout va assez vite finalement. Arrivée à Singapour, je rushe un peu, de peur d'être prise dans le flot qui arrive à l'immigration, vais pour attraper mes bagages, et me retrouve dehors, sans avoir revu personne. Zut.
Bon ben direction la consigne, où je laisse mon gros sac, et le métro aérien pour changer de terminal. Puis demi-tour parce que ce n'est pas le bon terminal pour prendre la carte de transport... Ok... je vais y arriver. Et 40 minutes plus tard, voilà, j'y suis. Singapour, dont les rues sont si larges que, de ce que j'en ai vu jusqu'ici, on se croirait encore en banlieue.
La guesthouse que j'ai repérée est dans Little India. C'est un endroit pas cher, qui a l'air tranquille, avec de bonnes recommandations d'autres voyageurs. A peine arrivée, Ali me dit "Good morning" (il est 11h), et me prend en charge. Ali, c'est le patron, c'est pour ça qu'il a appelé sa guesthouse Ali's Nest. Ici, c'est simple, me dit-il. D'accord. Il me montre les chambres, me propose un thé, un toast, me montre la salle de bain, me donne une carte, me demande qu'elle chambre je veux (le dortoir, ça sera très bien), me fait payer d'avance, et m'abandonne sur place, un peu sonnée, devant une tasse de thé et un toast tartiné de vrai beurre. J'apprendrais plus tard que c'est comme ça avec tout le monde. Good morning qu'elle que soit l'heure, et "It's simple, simple, you want a room? here. You want a tea, get a tea. You want a map?".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire