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Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

mercredi 14 novembre 2012

Une visite au temps des pionniers

Pendant l'incendie, Nadine et Sarah ont pris régulièrement des nouvelles de Pat, un de leurs vieux voisins, et une fois la menace écartée, elles me proposent de venir avec elles le visiter. Car Pat est un vieux bonhomme de plus de 80 ans qui vit seul dans un camp tel qu'on pu en construire les premiers pionniers. Sarah n'est pas trop sure s'il sera flatté ou offensé que je demande à prendre des photos, mais elle est bien certaine que je ne  vais pas en revenir.

Voici la première vision que j'ai du "camp". Des conteneurs et une cabane en tôle. Et il me faut un petit moment pour comprendre que ce n'est pas une remise délabrée, mais bien là où il vit.


Lorsque nous arrivons, Pat ne se sent pas en grande forme. Le stress du feu de brousse qui s'est approché tout près de son camp n'y est surement pas pour rien et il semble que sa tension est trop haute. Du coup le moment est mal venu pour moi de demander à prendre des photos. Je ne pourrais donc pas vous montrer ce petit homme têtu, noueux et aux jambes arquées par l'âge, mais dont les yeux bleus ont un regard si perçant qu'on ne doute pas un instant de sa complète lucidité. Autre aspect de sa personnalité qui m'a touchée, malgré l'aspect négligé de son "intérieur", Pat, les deux fois que je l'ai vu, était parfaitement rasé, ses cheveux blancs soigneusement peignés.

Tandis que Nadine et Sarah donnent à manger à ses chevaux et à son chien, histoire de le soulager et de le laisser se reposer, je prend quelques photos de l'extérieur et de l'entrée, sans m'aventurer à photographier l'intérieur. L'endroit me propulse quarante années en arrière. De tôle ondulée les murs et de tôle ondulée le toit, festonnés de toiles d'araignées chargées de la poussière de nombreuses années. Pas de portes ni de fenêtres, mais un couloir permet d'accéder à la pièce, qui donne elle même sur l'extérieur et un poêle à bois fait de bric et de broc. Au centre de la minuscule cabane ainsi formée, un lit surmonté d'une planche attachée au plafond par des cordes, qui fait office d'étagère et disparaît sous les papiers, les livres, et un tas d'objets indéfinissables. Collée au lit, une table de bois brute, elle aussi ensevelie sous une certaine couche d'objets divers. Autour de ça s'agglutinent vieux frigos, lampes à huiles, boîtes de thon vides, sacs plastiques et sacs de nourriture pour animaux, vides. Mais aussi un incroyable fatras de boulons, vis, clous, et tout ce qui a du un jour faire le bonheur d'un bricoleur mais est aujourd'hui désespérément rouillé. Dans l'entrée, se côtoient barils de nourriture pour les animaux et serviettes douteuses, séchant sur un fil bien trop près du mur poussiéreux. En plusieurs endroits pendent des liasses de calendriers qui, de ce que je peux en voir, remontent au début des années 90, et probablement plus tôt encore, vu le nombre. Cet homme n'a jamais rien du jeter de sa vie. Sarah me dira plus tard qu'ils lui servent d'agenda et de points de repère pour son impressionnante mémoire.

Nadine dans l'entrée 
La cuvette où je le soupçonne de faire sa toilette, avec l'eau du baril 

Les toilettes
Certaines des anciennes cages à poules

Vue sur la maison, du coin des poules



L'entrée

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