Qui êtes-vous ?

Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

jeudi 22 novembre 2012

Plonger dans un tourbillon australien

A peine attrapée par Allister à la descente du bus, je me retrouve plongée dans une grande effervescence. Une des raisons pour lesquelles je n'ai pas poussé pour partir plus tôt de chez Nadine et Sarah (alors que j'aurais pu le faire dès jeudi) c'est qu'Allister accueille actuellement ses trois frères et son père, jusqu'à demain. Il y a donc des matelas partout dans la maison et sur le balcon.

Mais dans l'immédiat, ils envisagent de se diriger vers le Nord de l'Australie, notamment le parc national de Daintree. Et, petite chanceuse que je suis, il reste une place dans la voiture, malgré la présence d'Amanda, la copine d'Allister. On part donc à 7, moi un peu étonnée d'être intégrée aussi immédiatement et complètement. Les premiers moments ne sont pas évidents car sur trois rangs de passagers se tiennent trois conversations, toutes en anglais évidemment et en expressions chelous australiennes, et parfois les conversations des différentes rangées se croisent. J'ai la tête qui explose un peu et je reste très concentrée, souriante, mais plutôt silencieuse. La bouche pleine des provisions apportées par Amanda et de mangues ramassées en route, j'observe, j'écoute. Étrange sensation d'être là en tant qu'ethnologue, observateur des faits et gestes d'une famille australienne typique.

A ce que je comprend, le premier but de notre roadtrip, après un arrêt à Mossman, est un terrain qu'Allister a acheté dans le Daintree, et sur lequel il envisage de faire construire une maison. On traverse la rivière en bac, espérant en vain voir des crocodiles, puis, rendus à pied d'oeuvre, on débarque en désordre. Je me sens encore une fois en décalage, avec mes chaussures de rando et ma crème solaire, alors qu'ils sont tous en claquettes et bataillent pour trouver des chapeaux. Heu, mais qui est local là? Parce que c'est bien gentil de vouloir aller marcher dans les hautes herbes mais c'est probablement blindé de serpents ici (un joli serpent arboricole vert et jaune qui nous reluque du haut de sa branche me donne rapidement raison). D'ailleurs Amanda, qui a déjà été mordue par un serpent (non venimeux) commence à psychoter. Comme je ne suis pas parfaitement à l'aise non plus, et que personne n'a de bandage de compression en cas de morsure, on reste là dans les hautes herbes pendant qu'Alli et deux de ses frères finissent le tour de la propriété. Son plus jeune frère, "blessé" au pied par une herbe coupante, reste également auprès de nous et de son père.


Allister au milieu de la clairière, ça lui va très bien

C'est finalement sur le dos d'Allister que sa petite amie fera le chemin inverse, persuadée qu'elle est qu'il y a des serpents qui grouillent autour de nous. On continue ensuite à remonter vers le Nord de l'Australie, et Cap tribulation, un des rares lieux où la forêt pluviale s'étend jusqu'à la plage. A chaque escale, c'est les chaises musicales, et je me retrouve ainsi assise à côté de chacun des frères à son tour, ce qui permet d'entamer de bien sympathiques discussions.



Une glace biodynamique au gout étrange plus tard, on s'arrête pour manger (oui, dans ce sens là) dans un café au milieu de la forêt, où les chants des oiseaux sont si forts qu'on a du mal à s'entendre discuter. Accolés au café, un vivarium et un mini-parc ornithologique donnent une idée de la palette des oiseaux tropicaux et reptiles plus ou moins sympathiques qu'on trouve dans le coin.

Pour ceux qui n'ont pas encore saisi l'immensité de l'Australie, cette carte postale est pour vous.
Aussi étrange que ça puisse paraître, ce petit serpent,
fin comme un trait de pinceau, est absolument magnifique

Alors que je somnole dans la voiture, on se dirige vers le Sheraton Mirage, un des prestigieux resort de Port Douglas. Complètement ensommeillée, je demande à Hillary, le plus jeune des frères, ce qu'on fait ici, car je n'ai pas suivi les discussions excitées qui traversent la voiture. Il s'avère qu'il s'agit d'une sorte de pèlerinage familial : lorsqu'ils étaient enfants leur père était très riche du fait de sa société de construction et il avait acheté un bungalow dans ce resort. On revient donc sur les traces de cet endroit qu'ils ont du vendre lorsque la société à fait banqueroute, et qu'Hillary, de 12 ans plus jeune que les jumeaux, eux-même 3 ans plus jeunes qu'Allister, n'a que très peu connu. Les jumeaux et Al sont en tout cas surexcités de revoir l'endroit et d'y retrouver des sensations, des souvenirs. Les marches de bois de l'escalier qui mène à la plage, et le magasin de bonbons où ils allaient en secret, alors même qu'ils faisaient mettre leurs achats sur la note de leur père.





La joyeuse petite troupe se replie en désordre
Passés l'émotion et les souvenirs, on remonte en voiture, moi à l'arrière avec Hillary qui est décidément le plus facile d'accès des garçons, et on papote tout le retour à propos de voyage, du site de couchsurfing etc. Il envisage de partir 4 mois en Amérique du Sud ce printemps et désespère de ne pas pouvoir étendre son voyage, au risque de perdre son emploi.

A bon port, on se dirige vers un restaurant thaïlandais que nous offre le père d'Allister, qui ne veut rien entendre de mes protestations. La nourriture, si elle n'est pas dans mes prix, n'est pas si chère que ça, et surtout, elle est divine. C'est un buffet, fin, plein de saveurs, et la conversation meure autour des assiettes qui ne cessent de se remplir et de se vider côté famille Lorden. Amanda et moi ne tenons clairement pas le rythme.

Arrivés à la "maison", alors que je m'apprête à dormir dans un coin sur mon matelas, Hillary me laisse spontanément son lit sous moustiquaire sur le balcon, pour partager un matelas avec un des jumeaux. Et pas moyen de refuser. Étonnant comme ces gens sont chaleureux et près à se plier en 4 pour vous alors même qu'ils vous connaissent à peine. Plusieurs fois au cours de cette journée je me suis demandée si nous, famille française, aurions fait de même. Et ce n'est pas la première fois que je me pose cette question depuis mon arrivée en Australie. Les habitants sont vraiment ouverts et serviables, ça me change de Paris!


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire