Qui êtes-vous ?

Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

lundi 19 novembre 2012

Dire au revoir

Lundi 5 au matin.
6h25, mes affaires sont empaquetées. J'ai avalé, le coeur serré, un dernier bol de muesli avec un peu de yaourt de chèvre maison et une cuillère de tahini dedans. Encore une gratouille derrière les oreilles de Sula qui ne comprend pas pourquoi ce matin sa promenade est retardée. A la périphérie de ma bulle de solitude, je vois Sarah qui vaque à des activités un peu prétextes, juste pour rester dans le coin.
6h30, mon sac dans la voiture. La gorge serrée, Sarah et moi on se dit au revoir. Les mots ont du mal à passer, d'un côté comme de l'autre. On a l'impression que j'étais là depuis des mois, il s'est passé tellement de choses.

Allez zou, on va pas pleurer quand même, je saute dans la voiture et on file avec Nadine vers Kuranda. On passe notre trajet à discuter de la possibilité d'aller ensemble voir la grande barrière de corail en palmes/masques/tuba dans les semaines à venir, et ça me remonte un peu. En me déposant à l'arrêt de bus, Nadine me serre dans ses bras et me dit que si je veux revenir, la porte m'est grande ouverte quand je veux. Une grosse inspiration qui tremblote, et je reste là, seule à attendre le bus. Pour distraire la solitude lancinante qui m'envahit, je prend quelques dernières photos de Kuranda.




Dans le bus, au milieu des écoliers qui descendent dans la vallée, je me cale contre une vitre, ma casquette enfoncée bas sur les yeux, ma playlist spéciale "c'est normal d'être triste, c'est ça aussi le voyage" dans les oreilles. Les larmes ne tardent pas et je ne les retiens pas. J'ai été heureuse et sereine ici à Koah, j'ai touché du doigt cette vie dont je me demande si je saurais la mener, j'ai rencontré de belles personnes. Mais c'est leur vie qui se déroule ici. Pas la mienne. La mienne est devant moi, encore à écrire, à construire, à découvrir petit bout par petit bout en creux, dans l'ombre de ce qui me manque dans les modes de vie des autres. J'espère juste que tous les adieux ne seront pas aussi durs. Et en même temps, à quoi bon voyager et vivre auprès des autres, partager avec eux, si on se tient en retrait, si on ne s'implique pas. Cette tristesse est profonde, mais elle est douce aussi, et je sais que je garderais en moi ces expériences. Elles me rendront riche, forte, comme cette terre féconde d'avoir été bien travaillée.
Farewell Nadine et Sarah, vous allez me manquer.


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