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Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

samedi 2 mars 2013

Interlude à Kookaburra Eco Park

Juste à côté de chez Tam et Robb se situe Kookaburra Eco Park. Comme son nom l'indique, c'est un eco-village, un endroit où des gens ont choisi de s'installer dans une relation plus respectueuse avec la nature, pour former une petite communauté de personnes eco-concernées, qui partagent un environnement magnifique et serein, riche de vie animale et végétale autochtone. J'avais essayé d'y wwoofer mais ma requête était tombée au mauvais moment. Heureusement, Robb y a un ami, Peter Van Beek, que nous passons voir à l'improviste. Les 70 ans bien tassés, Peter se dit enchanté de me consacrer une après-midi, pour m'expliquer le fonctionnement de l'endroit et me faire visiter son petit coin de paradis. Rendez-vous est donc pris pour le lendemain.

C'est sous des torrents de flotte, la première de la saison, que j'arrive chez Peter, qui vient très gentiment m'accueillir avec un parapluie. Une amie à lui et résidente de l'éco-village se réchauffe déjà à l'intérieur avec une tasse de thé et nous passeront une bonne heure à discuter de l'endroit, de comment il fonctionne, du fait que ce n'est ni vraiment un village - il n'y a pas d'infrastructures communes, de magasins d'alimentation, pas même une boulangerie, pas de transport collectif - ni vraiment une communauté : pas de lieu de vie en commun, si ce n'est le jardin d'enfants, pas d’évènements collectifs, de rassemblements réguliers.

Autre inconvénient majeur du lieu : les kangourous. C'est bien joli de vouloir vivre en harmonie avec la nature mais entre avoir quelques kangourous par ci par là et en avoir tellement autour des maisons que ça en devient dangereux depuis que certains riverains ont eu la stupidité de les nourrir... Résultat des courses : le jardin d'enfant a été entouré d'un haut grillage, pour que les bambins puissent s'amuser, en cage, tandis qu'autour d'eux s'ébattent les animaux sauvages. Car il ne faut pas s'y tromper, plus que le serpent, le kangourou est dangereux. Les mâles, agressifs lorsqu'on s'approche trop de leur harem, n'hésitent pas à attaquer et vu la longueur des griffes de leurs pattes, avant et arrière, mieux vaut ne pas les provoquer si on tient à garder ses viscères dans son abdomen.

Heu, coucou de loin hein?
Alors que la pluie cesse, sa voisine et amie nous laisse, et nous partons pour un tour de la propriété d'abord, puis du "village". Peter, avec deux autres amis à lui et résidents du lieu, a mis au point le concept du "wicking bed", une façon de faire pousser plantes et herbes en contrôlant la composition du sol et minimisant la quantité d'eau demandée et donc le temps passé en arrosage. Quelques ajustements simples permettent de favoriser les légumes à systèmes racinaires superficiels ou profonds, et Peter me donne tous ces trucs, sans aucun désir de camoufler sa pratique. J'apprend ainsi la composition de son mix de sol et de fertigation (fertilisation et irrigation), qu'on ne doit jamais mettre un filet d'ombrage procurant plus de 30% d'atténuation pour une serre sombre...

Il fait ainsi pousser une bonne partie des ses légumes et un grand nombre d'herbes médicinales aux propriétés toutes plus intéressantes les unes que les autres. Avec ce que j'ai déjà appris par mes lectures et auprès d'autres personnes, j'ai tout un tas de questions à lui poser mais aussi un certain nombre de plantes que je connais et dont il n'avait pas entendu parler. C'est donc 3 heures d'échanges passionnants qui s'ensuivent, pour moi comme pour lui, qui a l'air d'apprécier intensément d'avoir une jeune personne profondément intéressée par ses connaissances.
Un wicking bed, c'est ça schématiquement

Et en utilisation, ça donne ça.

Productive cette patate douce!
Les plantes ornementales de Peter qui ont entièrement colonisé une ancienne mare.

On part ensuite pour un tour du village, et jeter un oeil aux différentes constructions. Le lieu en lui-même est superbe, mais comme il n'y a aucune charte qui définit précisément ce que les propriétaires peuvent ou ne peuvent pas faire sur leurs parcelles, certaines constructions ou propriétés jurent complètement par l'absence d'arbres et d'harmonie avec la nature alentour. Étrange comme, ici comme à Bures, certaines personnes veulent vivre au milieu d'un environnement préservé tout en gravillonnant tout le terrain autour de leur habitation... A ça pour interdire d'avoir des chats et des chiens afin de préserver la vie sauvage, ils savent faire, mais empêcher les nouveaux propriétaires de raser à blanc leur parcelle, ce n'est pas prévu dans la charte. Étonnant... L'après-midi touche à sa fin lorsque nous finissons notre petit tour et c'est sur la promesse de venir lui filer un coup de main s'il a besoin d'aide pour quelques travaux un peu physiques que je laisse mon hôte, ravie de mon après-midi instructive.



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