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Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

samedi 30 mars 2013

Quand éclaircie rime avec pis


Seconde partie à la ferme de Kin Kin, les photos correspondent à la deuxième moitié de cet album.

Fidèle à sa promesse, Tom va bosser avec moi la seconde semaine, me donnant l’occasion de lancer des discussions et d’en apprendre plus sur la propriété, son parcours, ses projets. Ensemble nous allons explorer les recoins les plus éloignés de la ferme où nous replantons des espèces locales, désherbons les abords de la « mare de la pleine lune » qui jouxte la maison, effectuons une session intense de taille, dévastant les arbres supports et sacrifiables pour produire la protection et la fertilisation dont ont besoin les arbres producteurs.

Dans le même temps, je prends sur moi de gérer une partie des routines animales du matin et du soir, nourrissant les poules et les chèvres, ramassant les œufs, bref, entrant dans la routine de ferme dont je me languissait. Ayant un nouveau joujou à tester, sous la forme d’un ancien extracteur de crème par centrifugation, Tom doit intensifier la cadence des traites, ce qui me donne l’occasion de tester enfin, la traite manuelle d’une vache. C’est Toffee qui sera ma victime, Choko venant juste de mettre bas et ayant encore des difficultés à laisser venir le lait, sans compter qu’un de ses pis saignote, signe d’une probable infection. Le front et la joue calés au creux du flanc de Toffee, je commence donc la traite. Si le principe n’est pas différent de la traite des chèvres, apprise l’été dernier chez les parents de Mael dans le sud de la France, la poigne nécessaire pour faire sortir le lait réduit rapidement mes mains à l’état de deux blocs de crampes. L’expérience est néanmoins incroyable et intense, mobilisant et saturant tous les sens. Le son du lait qui gicle dans le seau, la chaleur douce du flanc de Toffee contre ma joue, l’odeur musquée des vaches autour du moi, avec en surimpression celle plus douce du lait tiède, la lumière de l’aube qui joue sur la robe des animaux, scintille à la surface du lait… Le moment est chargé de quiétude.

Comme en parallèle, Zaia est également plus disponible et que nous commençons à avoir de longues et intéressantes discussions, cette semaine passe à la vitesse de l’éclair, malgré une ou deux journées moins intenses car placées sous le signe de la pluie, ce qui me fait apprendre par l’expérience que mon degré de motivation est étroitement corrélé au degré d’humidité de mes sous-vêtements. Alors que nos relations sont enfin satisfaisantes, je décide tout de même de quitter la ferme à la fin de cette seconde semaine. Car la perspective de deux nouveaux wwoofers arrivant le lundi suivant me faisant craindre de retomber dans un schéma où je n’aurais pas avec Zaia et Tom la relation privilégiée que je recherche tant et qui me permet d’apprendre plus, mais aussi de supporter la solitude inhérente à ma vie itinérante. Je suis néanmoins triste de quitter l’endroit, et touchée quand ils m’expriment leur déception que je parte déjà, Tom soulignant combien il apprécie la façon dont je travaille et ma motivation.

Mais voilà, la route m’appelle. Pour aller où ? Je ne sais pas encore, j’ai décidé de prendre le weekend off après ces deux semaines de travail intense, et de me décider ensuite.

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