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Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

jeudi 21 mars 2013

5 jours en Permaculture

La première fois que j'ai vu le jardin de Liz Hanson, je wwoofais chez Tania, sa voisine, et, Liz n'étant pas là, nous passions juste ramasser les oeufs et récolter le trop plein de légumes. A la seconde où j'ai vu le jardin, j'ai demandé à Tania s'ils prenaient des wwoofers. Si a l'oeil inaverti l'endrit à l'air d'un bordel indescriptible, ce que j'avais pu engranger comme informations jusqu'ici m'a fait le voir pour ce qu'il est : une jungle incroyablement productive et organisée, au design pensé dans ses moindres détails, incluant des plantes support et compagnes pour optimiser les récoltes et le travail.

Le long du sentier qui mène à la maison,
des aromatiques et des fruits de tout cotés
Encore un n'arbr-à-nanas!

Autour des jardins potagers surelevés en cuves, consoude et arrowroot,
des plantes supports aux multiples usages
Herbes aromatiques, herbes à tisanes, végétaux à salade...

Les deux pieds dans le pinto peanut, une plantule résistante qui sert de couverture végétale
et empêche les mauvaises herbes de pousser 

Tania essayant de trouver les tomates cerises
Les jardins débordent, pas une mauvaise herbe, il n'y a pas la place.


Les fraises cascadent hors de leur cuve

Les poules fourragent tranquillement
Une toute petite partie de la récolte quotidienne de concombres



Et encore, c'est une petite.
Tania me prévient que la motivation de Liz à prendre des wwofers est moindre qu'elle n'a pu l'être au tout début, 25 ans plus tôt, quand elle a commencé à nourrir sa famille de 5 avec le produit de son jardin. Mais avec son soutien, le temps de mon séjour à Bellbunya, Liz est revenue de son voyage et suffisamment réinstallée chez elle pour accepter de m'héberger quatre jours. Pas plus, pas moins.

Dès mon arrivée, elle m'accueille avec effusion et m'installe dans ma chambre, avec un immense lit deux places, une penderie et une commode (luxe) et même une salle de bain privative, que je ne partagerais qu'avec son fils, le temps du weekend (grand luxe!). On commence alors une discussion à bâtons rompus qui ne s’interrompra quasi pas des 5 jours que je passerais avec elle, car oui, j'arrive à grappiller une journée supplémentaire.

Liz est compétente, sûre d'elle, fait pousser ses légumes depuis 25 ans, et sur cette propriété en particulier depuis 18. Elle a élevé des poules, des cochons, des abeilles, des vaches laitières et 3 garçons. Autant dire qu'elle connaît son affaire. C'est aussi une vrai pipelette, férocement athé et pour la tolérance religieuse et culturelle, fortement convaincue d'avoir parfaitement raison, tout le temps. J'apprend très vite à laisser couler et à ne pas la contredire, sentant bien que l'argumentation est vaine et qu'elle ne vaut surtout pas la peine, au regard de tout ce que je peux apprendre à simplement échanger avec elle ou lui poser une question sur ses pratiques agricoles. J'en ai parfois la tête qui tourne, tant elle n'arrête pas, mais je note, absorbe, englouti et me réjoui de cette manne, après la diète intellectuelle de ces dernières semaines.

Vu que la saison humide commence, il n'y a pas grand chose de concret à faire au jardin, mais nous le préparons pour la prochaine belle saison, ce qui implique d'arracher tous les plants mourants, de les rendre au sol en les découpants en morceaux facilement putréfiables, de recouvrir le tout de plantes supports, de fumier de poule (frais, à contrario de tout ce que j'ai pu lire), puis d'une mélange de feuilles ratissées alentour. Pas de compost ici, Liz ne croit pas en sa nécessité. En tout cas, pas pour SON terrain, SON climat. Elle ait ça depuis des années, avec des rendements délirants et des plantes parfaitement saines, alors je ne questionne rien et note, encore et encore.



Les arrowroots, décimées à grands coups de sécateurs pour venir enrichir les jardins,
et qui repousseront comme si de rien d'ici 3 semaines.

Dans le même temps, je lis certains de ses livres sur l'art d'élever des vaches laitières, apprend à faire une crème hydratante avec des ingrédients naturels (à mooooiii les cosmétiques maisons!), à faire des pâtes, du porridge, un crumble à se rouler par terre. On boit des thés à la menthe poivrée qui sors tout juste du jardin, on mange les produits frais qu'on vient de récolter et dont on se fait de superbes repas, on parle on parle on parle...

Cinq jours donc de profusion à tous les niveaux, où je découvre aussi qu'on peut parfaitement faire pousser sa nourriture et avoir une maison tout à fait moderne et design, avec piscine s'il vous plait, autour de laquelle pousse toute sorte de nourriture :








On ne perd pas d'espace, autour de la piscine,
les aromatiques et les légumes alternent avec les ornementales


Liz m'emmène également au marché de producteurs de Noosa, (les photos sont ), où nous passons bien deux heures à déambuler, les bras chargés de produits magnifiques, entre des stands de nourriture exclusivement qui font tous monter l'eau à la bouche. Miracle, j'y trouve un stand de nourriture française faisant des pains au chocolat comme-à-Paris et surtout, surtouuuutttt... du saucisson. Joie, exaltation des papilles... Liz en prend un aussi, pour tester.

Au final, ces 5 jours incroyablement intenses et au spectre d'apprentissage très large vont également complètement retourner certaines de mes conceptions agriculturales, tirées des livres que j'avais pu lire et de mes précédentes rencontre. Pour épuisante, cette expérience a également été grisante et l'envie d'y retourner à la bonne saison ne me lâchera plus.

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