Ca y
est ! Vendredi, j’ai enfin reçu ma vignette. Mon van signé par John
Butler (le John Butler, de John Butler trio, que le précédent propriétaire du
van a rencontré dans un bar un soir), est officiellement autorisé à prendre la
route ! Reste quelques trucs à faire cependant, notamment un petit tour à
Kuranda pour voir des amis que Jez a promis de me présenter, et quelques
derniers préparatifs.
C’est donc lundi que je prends la route, pour de bon, après
un au revoir difficile et un passage éclair chez le mécano, pour lui dire que
tout s’est bien passé avec le test du van, le remercier encore, et recevoir sa
bénédiction pour la suite de mon voyage. Direction : undara lava park, un
parc national qui présente les plus longs tunnels de lave du monde, dans un
environnement de savane absolument somptueux. Première mission, faire le plein,
du réservoir et du jerrycan, car là où je vais, l’essence est rare, et chère.
Avant de m’enfoncer loin de la civilisation, je m’offre un
petit tour des cascades qui sont sur ma route, en profite pour grignoter mon
pique-nique (et m’ouvrir le pouce avec mon opinel, qui coupe toujours aussi
bien) le cœur un peu serré de la tristesse des adieux et de l’anticipation
impatiente de la route qui m’appelle.
Pas de temps à perdre, la nuit tombe tôt et mieux vaut ne
pas se retrouver sur une route non revêtue, de nuit, avec des pâturages non
clôts tout autour et la faune sauvage qui ne demande qu’à se jeter sous vos
roues manifestement, vu le nombre de cadavres en bord de route. Et puis il y a
la possibilité de devoir partager la route avec un « road train », un
camion qui traine un train de remorque de 50 mètres et prend bien plus que sa
part de la chaussée. Talkie-walkie (encore une des surprises du van) branché
sur la fréquence 40, j’écoute grésiller les ondes dans les blancs de la musique
qui marche à fond, et capte parfois des bribes de conversation qui semblent
indiquer qu’un de ces mastodontes n’est pas loin. Je n’en croiserais finalement
pas durant ces heures de conduite sans voir une voiture, ni devant ni derrière,
à ne croiser que les pauvres bougres qui travaillent à restaurer la route sous
un soleil de plomb. Mais, alors que la route commence à se faire longue et la
fatigue à se ressentir, je me retrouve à éviter les vaches, quelques kilomètres
avant Undara.
Et puis d’un seul coup, j’y suis, et ma première vision
d’undara est celle du panneau d’accueil, sous lequel m’attend placidement un
kangourou. Un kangourou !!! Le parc a l’air désert et, posant mon van dans
le parking réservé aux arrêts courts, je m’enfonce entre les structures, à la
recherche de la réception qui a, pour la basse saison, été transféré au bar. Au
bar, m’attend un talkie walkie, et une petite note « Si je ne suis pas là,
parlez dans le talkie et je vous dirais en combien de temps je peux vous
rejoindre ». « Heu, hello ? ». Andrew, comme son badge
l’indique, est là dans les deux minutes.
Petit moment de flottement lorsque je lui dis que je suis là
pour passer la nuit dans un emplacement de camping et faire la visite le
lendemain. Il y a bien possibilité de rester et de visiter hein ??? C’est
ce que disait le répondeur quand j’ai appelé. Oui oui me rassure-t-il. Mais vu
que je suis la seule personne sur site actuellement, je peux aussi bien aller me
poser où je veux sous les arbres et profiter de la piscine, des tables et
banquettes du restaurant (fermé), et du café et thé à volonté. Lui se
volatilise et je ne l’apercevrais que brièvement au cours de cette fin
d’après-midi et soirée que je passe seule au milieu du parc désert, à sourire
au ciel nocturne. Le bar et le restaurant sont installés dans d’anciens wagons
de train ré-aménagés et c’est sur leurs banquettes que je viens me vautrer avec
un bon thaï chaud (car il fait enfin frais !) pour bouquiner
tranquillement après mon repas.
Le lac placide, qui a donné la fameuse couleur de guitare Fender Lake Placid Blue |
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