En raison d'une connection internet limitée je n’inclurais pas immédiatement les photos dans ce post, mais vous pourrez les consulter ici.
Réveil précoce pour un petit déjeuner avec la faune de
l’aube puis une courte balade dans le site, en suivant les petites flèches qui
m’emmènent jusqu’à l’un des points les plus hauts du coin, d’où je n’aperçois
que de la savane, à perte de vue. C’est rocailleux, incroyablement dépaysant
avec cette terre très rouge, ce ciel très bleu, cette végétation très sèche…
Cette promenade est aussi l’occasion de passer de « oooohhhhh un
kangourooouuuuuu ! » à « tiens, encore un kangourou ». Car
ils sont des dizaines, par paquets de 5-6, à vaquer dans la savane, à se
déplacer toutes pattes bondissantes ou à se vautrer à l’ombre entre les
installations du parc qui, s’il est actuellement désert, à l’air de pouvoir
accueillir un sacré nombre de visiteurs. Des bungalows, des wagons-couchettes,
des tentes en dur, des sites de camping… Il y en a pour tous les goûts, et
probablement pour tous les budgets.
Un dernier détour par la piscine pour évacuer la sueur qui a
déjà commencé à me tremper au cours de cette marche d’une heure et il est
bientôt temps de rejoindre le bus pour le départ de l’excursion. La balade en
elle-même, le lieu et la route pour venir m’ont déjà comblée, alors même si le
tour payant est pourri, je serais quand même ravie d’être venue. Mais il va
s’avérer très loin d’être nul. Un couple d’allemands est arrivé ce matin, et
nous serons donc trois, plus le guide. La première chose que celui-ci nous
explique est d’ailleurs que, en saison, le parc emploie 35 personnes et
accueille une moyenne de 180 personnes par nuit, alors qu’en basse saison comme
actuellement il n’y a qu’un employé sur le site (lui) et une visiteuse (moi
^^).
Pendant l’heure et demi qui suit nous allons visiter trois
tunnels de lave, chacun avec sa spécificité. Le premier me coupe le souffle,
avec son toit effondré qui laisse apparaitre la forêt pluviale environnante. Il
parait à première vue couvert de peintures rupestres, qui ne sont en fait que
des dépôts calcaire, mais dont les formes sont parfois très évocatrices. Dans
les entrailles de ce boyau de lave, loin de la lumière du soleil, et dans un
silence de tombe, l’atmosphère humide a provoqué ces dessins. Le guide nous
apprend que, contrairement à ce qu’on pourrait penser, le toit des tunnels de
lave est poreux, ce qui fait qu’il y pleut autant qu’à l’extérieur lorsque la
pluie tombe. Il n’y a donc pas d’évidence de présence d’aborigènes les
utilisant comme abris. Le second tunnel nécessite le test du briquet, pour
vérifier que l’air y est respirable. La première chose qui me choque est
surtout la forte odeur animale (des chauves-souris) qui disparait rapidement à
mesure que je m’habitue. Dans ce tunnel vivent en effet des colonies de
microbats, de minuscules chauves-souris qui, piaillent sous la lumière,
manifestement mécontente que le type à la torche soit de retour. On y découvre
aussi du corail de roche, là encore des concrétions calcaires qui laissent ces
fleurs blanchâtres à la surface du roc.
En nous rendant sur les lieux du troisième tunnel, nous
croisons un étrange échassier. Faisant environ 1 mètre de haut il se balade le
cou tendu, l’air hautain, et porte le doux nom d’Australian bustard, que je
confonds avec Australian bastard, ce qui va bien avec son air méprisant. Une
autre « merveille de la nature » nous attend sur le site numéro 3.
Des golden orbs. Ces araignées peuvent faire jusqu’à la taille de la main. Et
même si elles ne mangent que des insectes, qu’elles saucissonnent en chapelet
derrière elles pour les conserver, elles restent impressionnantes. Mais ce qui
fait leur particularité c’est la couleur dorée de leur toile au soleil.
Sublime. On dirait vraiment une sorte d’énorme bijou arachnomorphe suivi d’un
semi de gemmes et monté sur un filet d’or.
De retour à l’accueil je fais rapidement le plein d’eau
fraiche, chaude, et le niveau d’huile et me revoilà sur la route, avec devant
moi pas loin de 6h de route pour rejoindre Mission Beach, où m’attendent mes
prochains hôtes.
Le ciel est incroyablement bleu, la terre incroyablement rouge
et les pâturages et forêts rivalisent dans les tons de vert. Au cours de ces 6
heures je vais passer de la savane la plus aride au bord de mer tropical
(cocotiers inclus) en traversant au passage la forêt pluviale, des prés
verdoyants, avec en fond d’horizon des montagnettes bleutées par la distance.
J’ai envie de m’arrêter toutes les 5 minutes pour prendre des photos et hurle
plus d’une fois « Mais que c’est beaaauuuuuu ! » en sentant mon
cœur se serrer devant toute cette magnificence. Les lumières et les contrastes
sont incroyables, et ce n’est pas dû qu’à mes lunettes et à mon pare-brise
teintés.
Pendant ces deux jours, j’ai été entièrement hors réseau et
ce n’est qu’en arrivant à Innisfail que je retrouve un semblant de réception
téléphonique, de quoi appeler mes hôtes pour savoir si je suis toujours la
bienvenue ce soir. Patatra, ce n’est pas le cas, c’est-à-dire qu’ils doivent se
rendre à Cairns demain, ça tombe mal, mais peut-être que je peux arriver demain
soir ? Grumph, j’aurais bien aimé savoir ça avant et ne pas tant me presser
pour venir, mais ce qui est fait est fait, les plages sont belles dans le coin
et, faute d’endroit paumé pour poser mon van, je m’offre le petit luxe d’un
camping un peu excentré. C’est là qu’en feuilletant les prospectus, après avoir
échangé certains de mes bouquins contre ceux d’autres vacanciers, je tombe sur
une pub pour Paronella Park.
Jez m’a parlé de cet endroit comme du rêve un peu fou d’un
espagnol qui voulait se construire un château en… Australie. Les photos sont
belles, le prix n’est pas monstrueux mais il est le même qu’on reste ou non sur
place pour la nuit. Alors c’est décidé, demain j’y vais et j’y passe la nuit,
je rejoindrais mes hôtes jeudi. Après tout, demain soir ou jeudi matin, ça ne
change pas grand-chose.
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