Là encore, les photos sont ici.
Un tour rapide à Kurrimine Beach et je prends la direction
de Paronella Park, avec dans l’idée d’acheter quelques provision
supplémentaires en route, au petit magasin du dernier village avant le parc.
Naïve que je suis. Je n’ai pas encore bien compris à quel point tout est loin
ici et donc qu’il vaut mieux acheter quand on trouve plutôt que de se dire
qu’on va trouver plus loin. C’est donc plus riche d’une petite boîte de
champignons en conserve que j’arrive au parc, m’enregistre et vais me poser sur
mon emplacement de camping. Les visites ayant lieu toutes les demi-heures j’ai
largement le temps de me poser, de profiter de l’internet gratuit pour checker
mes demandes de wwoofing, et constater que c’est la misère et que personne ne
semble très motivé pour héberger autour de Noël.
Alors que je dévore une mini-tourte d’une main en pianotant
de l’autre, on me tape sur l’épaule. Inge, la hollandaise qui a été hébergée
avant moi chez Jez et Allister est devant moi. Venue de Cairns avec des amis,
elle continuera ensuite sur Brisbane, pour passer les fêtes. On commence à
discuter mais assez vite les sujets tournent courts et je la laisse rejoindre
ses potes, sachant que nous devons nous recroiser pour la visite de nuit.
La visite de jour me laisse un sale gout dans la bouche. Si
le guide est sympa il s’adresse principalement à moi, en ignorant le couple de coréens
qui sont avec moi, parle à toute vitesse et nous fait passer d’un point
d’intérêt à l’autre tout aussi vite pour finalement nous lâcher sans
transition, alors qu’on étaient bien lancés pour papoter. 5 minutes après, je
le croise avec un autre groupe. Culture du rendement ou juste choix de sa
part ? En tout cas j’apprécie bien plus ma balade en solo dans le parc,
même si certaines des explications qu’il a données n’étaient pas
inintéressantes. J’y apprends notamment que José, le constructeur de l’endroit,
est venu en Australie pour faire fortune dans la culture de la canne, laissant
sa fiancée en Espagne. Durant 11 ans, celle-ci l’a attendu. Mais voilà, étant sans
nouvelles après 11 ans, elle a fini par épouser un notable du coin. José,
revenu l’année suivante, ne s’est pas laissé démonter et a épousé la cadette,
qu’il a embarquée avec lui au pays des kangourous.
L’autre truc qui me déçoit beaucoup c’est que, du fait que
le « château » a été construit en (mauvais) béton allemand ( !),
il est maintenant plus que partiellement détruit. Il faut dire que les deux
cyclones qui se sont abattus sur la région ces 7 dernières années n’ont pas du
aider. Mais il ne reste en tout cas plus rien de la splendeur de ce lieu qui a
vu la bourgeoisie locale venir jouer au tennis, se baigner dans la rivière
alimentée par la cascade ou assister à des représentations dans le théâtre ou
des bals dans la grande salle.
Heureusement, la visite nocturne, à 18h, change un peu la
donne. Principalement parce que celui qui la guide est le nouveau proprio du
lieu, et que son enthousiasme est contagieux. A la lumière des lampes torches,
nous allons voir les micro-chauves-souris voleter autour de l’entrée de ce qui
aurait dû être le Tunnel de L’amour, un tunnel qui mène à une jolie cascade et
qui aurait dû être formé de deux murs aquariums. Mais voilà, le mauvais béton
n’était pas étanche et le projet a été abandonné. L’illumination du bâtiment où
se tenaient les vestiaires du tennis et du lac a également un petit côté
magique. Et puis au retour au point de départ, nous est distribué un petit
sachet fluo qui contient un morceau du mur de la salle de bal qui s’est
effondré en 2011. Le propriétaire nous explique que c'est un cadeau très spécial, pour nous rappeler qu’il faut toujours essayer et aller au bout de ses rêves. Sur le sachet est imprimé « José a pu réaliser son rêve, puissent les vôtres se réaliser aussi ». Le sachet est cheap, mais
je ne peux m’empêcher de sourire en me disant que je suis sur ma voie.
Un bon petit dîner en solo dans mon van, et au dodo, demain
je dois me lever tôt pour arriver à Mission Beach avant 8h.
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