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Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

lundi 17 décembre 2012

Tester le van, première partie


Puisqu’il y a une semaine à attendre avant la réception de ma vignette, plutôt que de rester coincée à Machans Beach, je profite de l’opportunité pour tester la bête.

Chaque jour ou presque va donc être l’occasion d’un petit road trip, rayonnant autour de mon point de chute. L’idée est de commencer Samedi même, mais au moment de fermer le coffre, panique. Le loquet est coincé et le hayon est donc bloqué en position ouverte, sans possibilité de le fermer. J’appelle Sylvain, qui ne voit pas où peut être le problème. Triturage de poignée, démontage de serrure, graissage, rien n’y fait, et je me résous la mort dans l’âme à appeler des garagistes pour en trouver un ouvert le samedi, sachant que mon mécano est lui fermé et en formation lundi et mardi. Et moi je bous d’impatience, je n’ai pas envie d’attendre mercredi. Je trouve heureusement assez rapidement un mécano qui, après quelques manipulations et avec l’aide d’un tournevis (ce que j’ai aussi tenté) me remet le loquet en position ouverte juste en appuyant sur la poignée. Et pouf, ça remarche. Le regard qu’il me lance, mi-amusé, mi-agacé, me fait me sentir encore un peu plus stupide. Heureusement, il ne me fait pas payer « l’intervention » et je repars, penaude, et furieuse contre moi de m’être stressée pour rien et de ne pas avoir essayé ça moi-même. La journée étant perdue, je ronge mon frein, morose, jusqu’au lendemain.

Dimanche au matin, nous voilà partis pour un tour dans les Tablelands, avec à la clé une petite visite chez Nadine et Sarah. Elles m’ont en effet envoyé un gentil mail pour me dire de passer les voir si j’ai le temps avant de partir pour le sud. Mais avant ça, Jez a préparé tout un programme de choses à voir tout au long de notre route. C’est une chance de l’avoir avec moi pour ce premier test car je serais probablement passée à côté de tout ça. Parce qu’il a vécu dans le coin aussi, nous allons voir son ancienne propriété et ce qu’il est advenu de son potager, de ses arbres, du café qu’il avait acheté. C’est bon de le voir sourire et être presque détendu, ça n’est pas arrivé si souvent depuis mon arrivée. Il a toujours l’air tourmenté par tous les soucis qui planent autour de lui. Mais aujourd’hui, par la magie du van, il semble presque serein. On s’arrête notamment pour voir deux figuiers magnifiques, nommés Le Rideau et La Cathédrale, qui culminent à près de 60m de hauteur et couvrent une superficie incroyable.












Plus loin, le lac Echeam nous tend les bras. Tout autour, des tables de pique-nique et des barbecues, où les Australiens viennent passer leur dimanche à manger des brochettes et à boire (beaucoup de) bière. Un tour à Yungabura, toute petite bourgade, et à Atherton et puis toute la route via Mareeba vers Koah. Juste avant d’aller voir Nadine et Sarah je profite de la proximité de David Creek pour aller tester mon van sur une « dirt road », de la caillasse compressée avec un relief de tôle ondulée. Test passé avec succès, malgré un petit dérapage du fait que je ne maîtrise pas encore le fait que mon van n’est pas tracté mais propulsé.









Assister à la rencontre entre Nadine, Sarah et Jez me remplit de joie. Car rencontre il y a, et j’ai l’impression d’être là en observatrice. Mais pas une impression désagréable, au contraire. Je suis contente de les voir si bien s’entendre. Nadine et Sarah sont très demandeuses de conseils, et Jez semble heureux de les renseigner. L’échange est simple, serein, ils m’en oublient complètement pour un moment et Jez se met même à jouer à renvoyer la balle à Sula, ce qui est normalement mon rôle. Une visite aux chèvres, pour voir le tout jeune bélier qu’elles ont ramené il y a deux semaines dans leur voiture de location. Le contrat disait, « pas de chien », il ne précisait pas « pas de bélier » me glisse Nadine avec un sourire mutin. Là encore la conversation dérive, du fait de l’expertise de Jez sur tout ce qui a trait à la permaculture, et je reste là à écouter, fascinée. Et puis alors que le soir s’annonce, nous repartons, dans un crépuscule flamboyant, après une brève étreinte échangée avec ces deux femmes qui sont quelque part devenues des amies, des personnes qui me font espérer que cette vie à laquelle j’aspire est possible. Qu’est-ce que j’aime cet endroit... Toute cette sérénité.



Lundi, alors que le dos de Jez se ressent encore des suites de notre premier road trip, je l’abandonne pour partir explorer Babinda et les boulders, une suite de cascades qui porte la légende d’une jeune femme venue s’y jeter pour fuir un mariage arrangé et dont on dit qu’elle noie les jeunes hommes dans sa quête de son amour perdu. Lorsque je pensais à partir en bus, faute de van, j’avais prévu de passer une nuit à l’hôtel de Babinda. Un coup d’œil à mon arrivée me fait bénir mon van… car dans le grand établissement de bois, peint de couleurs pimpantes, seuls des hommes sont visibles. Accoudés au bar, jouant au billard, sirotant leur bière dans l’atmosphère lourde. Passer simplement la tête par la porte me vaut des regards inquisiteurs et pas vraiment bienveillants et je me dis que je me serais sentie bien misérable coincée ici pour la nuit.  Si la route pour venir est belle, les boulders me déçoivent. Le site à l’air magnifique mais du fait de sa dangerosité il est enclos de barrières et le seul accès se fait par un sentier balisé, avec des plates-formes qui permettent d’avoir soit disant les meilleurs points de vue. Je me sens nouille de ne pas oser sortir du sentier battu, mais c’est vrai que seule, je suis moins téméraire que lorsque quelqu’un est avec moi, à même de donner l’alerte si quelque chose tourne mal. L’eau, d’une pureté de cristal, est glacée, et je m’y assois quelques minutes, avant de partir explorer Babinda. La visite est rapide. De part et d’autres de la rue principale, les petites échoppes s’étalent, fermées déjà, alors qu’il n’est que 16h. Quelques maisons disséminées dans les rues perpendiculaires, et voilà, c’est Babinda.

















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