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Une frenchie à la découverte de l'autre bout du monde, partie voir là-bas si j'y étais.

samedi 13 avril 2013

Brisbane - partie 1

Photos par là ^^ et ici pour celles de la soirée, prises par Tim.

Puisque je devais passer par Brisbane récupérer le colis que Romain m’y avait envoyé en poste restante, autant y rester un peu. C’est comme ça que j’ai envoyé une requête de couchsurfing à Tim, australien de mon âge ayant wwoofé en France et passionné de permaculture, ce qui augurait de bonnes discussions. Les formalités postales effectuées, et un gros carton en plus dans le van, je me gare dans l’arrière-cour de Tim, qui est absent pour la journée, occupé à donner un cours de permaculture à la ferme urbaine de Brisbane.

 Je m’en vais donc me balader dans les rues de West End et sur la rive sud du fleuve. Si j’étais plutôt réticente à l’idée de retourner en ville, West End me charme vite par son côté un peu bobo/un peu arty, et la rive Sud, malgré le temps pourri est assez charmante, pour la ville. Me baladant sur les quais, près de la plage artificielle, je découvre un parcours à travers une bande de forêt pluviale, au cœur de laquelle est nichée un… temple népalais ? Etonnant contraste. Un coup de fil à Tim m’apprend que finalement il finira plus tôt et que si je veux bien le retrouver chez lui pour filer à coup de main à la préparation de la soirée, ce serait chouette. Car ce soir il m’embarque à une soirée d’anniversaire qui est aussi une célébration de son année de voyage et des deux ans de baroude d’Erin, la copine dont c’est l’anniv. Autant dire, des dizaines de gens à rencontrer en perspective. Mon côté antisocial en frémit un peu, mais bien moins qu’il ne l’aurait fait quelques mois plus tôt.

Sur mon chemin vers le musée d’art moderne, longeant le fleuve, un buisson accroche mon regard. Tiens mais… on dirait un poivron dans cette plate-bande. Trois pas plus loin je m’arrête pile. Alors ça ! Ça c’est du basilic c’est sûr! Et de la menthe citron !! Des tomates ! D’autres poivrons, des épinards du brésil, du thym ! Je rêve, ils ont planté les rives avec des plantes potagères et aromatiques ! En plein cœur de la ville, face à la city, mais c’est génial ! Folle d’enthousiasme je ne m’arrête qu’un instant au musée pour manger un bout dans le café très branché et file vers la city, au creux de laquelle se nichent quelques-uns des anciens bâtiments de la ville. Non pas qu’ils soient très vieux à l’échelle du temps européen, mais les australiens en sont fiers malgré tout. Les pieds en feu d’avoir marché au pas de charge pour voir tous les petits points de mon parcours de touriste, je saute dans un bus pour retourner à O’connel street où je dois retrouver Tim chez lui.

A peine arrivée, je me retrouve à visiter la maison, le jardin (potager, le jardin, en plein milieu de Birsbane, donc), à tester les caramboles et les bananes maison, puis on saute sur des vélos pour se rendre à quelques minutes, de l’autre côté du quartier, chez l’amie en question. Là encore, partout les traces d’une permaculture urbaine. Des bambous, des plantes potagères, et des hommes barbus amicaux préparant de la nourriture végétarienne et décorant le salon de feuillages. Mais c’est génial ici ! Erin a déjà recouvert la moitié des murs du salon et des couloirs des photos de ses périples, une carte permettant même de suivre son parcours, et Tim s’attelle à la tache de recouvrir les autres murs de ses photos à lui, avec mon aide diligente pour coller des petits bouts de pate à fix au dos de chaque photo. C’est comme ça que la soirée glisse doucement de la préparation à l’action et que je relève la tête déjà entourée de tout un tas de gens. Pas moyen que je laisse ma timidité me museler, alors je pars au front, je souris, lance des accroches, papote… et me rend compte rapidement que je suis entourée d’activistes écologistes.

Tous plus ou moins passionnés de permaculture et/ou de développement durable, avec des métiers en rapport, impliqués dans des réseaux d’amap ou de paniers locaux, titulaires du certificat de design en permaculture, volontaires à la ferme urbaine, encadrant des personnes en difficulté sociale, faisant pousser leurs légumes dans leurs arrière-cours, y élevant des poules, des abeilles… Tout ce petit monde a aussi beaucoup voyagé, est hyper ouvert, très amical, et je me retrouve avec un tas de contact d’endroits à visiter où à wwoofer, et aussi plein de personnes prêtes à m’accueillir si je repasse sur Brisbane.

Les discussions sont passionnantes, la bouffe incroyable (je note une recette de crème de citrouille à l’ail et de gateau au chocolat cru à se rouler par terre), les gens extraordinaires, et je commence à me dire que ce ne serait pas si mal de rester ici, de faire partie de cette tribu… Et de vivre dans ce quartier de West End, qui par certains côtés ressemble à mon 18e arrondissement côté Nord-Ouest de la Butte. Et surtout, surtout, ça me mets le nez dans l’égoïsme et l’utopie de mon projet actuel, qui ne se soucie que de vivre en autonomie, loin du monde, sans prendre le problème à bras le corps et agir de façon effective pour rendre les choses meilleures non seulement pour moi mais aussi pour la communauté. Le tout me secoue à la manière d’un électro-choc et, si je dors tout de même comme une souche, mon esprit tourne en boucle sur ces problématiques.

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